Pour un dialogue entre nous
Mon travail de recherche et d’enseignement en service social se fait à partir d’une perspective spécifique : celle de la remise en question des savoirs dominants. Depuis une trentaine d’années, je développe des méthodologies afin de saisir l’univers des personnes qui vivent des expériences de souffrance intense pouvant conduire à la marginalité. Une de mes motivations est d’introduire le point de vue des personnes concernées. Le choix de cet angle d’approche a eu une importance cruciale quand j’ai travaillé avec des hommes et des femmes aux prises avec de graves problèmes de santé mentale. Cette perspective « des premiers concernés », souvent marginalisés, au cœur de la recherche partenariale et transformationnelle, s’inscrit au sein des savoirs émergents. Le résultat a été de proposer de nouvelles pratiques qui transforment la vie des personnes en leur rendant la santé, en augmentant leur qualité de vie, et surtout, en leur redonnant la dignité et l’estime de soi.