Projet de recherche

Survivre à la contrainte : analyse situationnelle de la coercition en milieu psychiatrique à partir du point de vue des personnes concernées

Pierre Pariseau-Legault, Dave Holmes, Emmanuelle Bernheim, Guillaume Ouellet, Jean Daniel Jacob, Marie-Hélène Goulet et Lisandre Labrecque-Lebeau (CRSH, Subventions de développement Savoir, 2020-2022)

Résumé

Cette recherche porte sur la coercition en contexte psychiatrique, plus précisément l’hospitalisation et le traitement involontaires. Bien que la coercition soit parfois nécessaire en psychiatrie, des études récentes menées à ce sujet contredisent son efficacité et sa justification éthique. Le manque de connaissances des intervenants sur la coercition est aussi documenté. Malgré tout, son usage est constant ou croissant au Canada et à travers le monde. Certaines études à ce sujet suggèrent que c’est avant tout la qualité des services et des relations interpersonnelles qui influencent positivement le rétablissement de la personne, plutôt que la coercition en elle-même. Pourtant, le processus par lequel ces espaces thérapeutiques sont créés, maintenus ou contestés en présence de coercition est très peu étudié. Nous ne connaissons pas les types de savoirs ou d’habiletés susceptibles de contribuer à l’amélioration des pratiques d’intervention, et les facteurs qui facilitent ou entravent la concertation entre les différentes personnes concernées. Ce projet cherche à répondre aux questions suivantes : (1) Quel est l’impact de la coercition sur la dynamique relationnelle entre les personnes concernées (personnes utilisatrices de services, proches et intervenants) ? (2) Comment les personnes concernées s’ajustent-elles aux contraintes inhérentes à la coercition ? Ce projet de recherche vise le développement de savoirs et de pratiques d’intervention s’appuyant sur le croisement des expériences des personnes concernées par la problématique, soit les personnes utilisatrices de services de santé mentale, leurs proches et intervenants. D’autre part, ce projet permettra également de comprendre la coercition comme un phénomène social plutôt qu’individuel, en documentant les différents facteurs qui contribuent à sa prévention, à son maintien et à l’atténuation de ses effets potentiellement négatifs.

Pierre Pariseau-Legault

Professeur, département des sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais