Des connaissances et des stratégies interculturelles pour rompre l’isolement des aînés
Émilie Audy et Yves Couturier
Socialement, la solitude et l’isolement chez les personnes âgées sont des concepts négativement représentés. Il n’est donc pas étonnant que les intervenants de Bordeaux-Cartierville–Saint-Laurent aient identifié ces thématiques comme étant des problématiques de premier plan sur le territoire. Toutefois, une fois sur le terrain, la grande majorité des participants rencontrés, pourtant recrutés à même un bassin d’aînés susceptibles de vivre de l’isolement, ne s’identifiait pas a priori comme étant isolés ou aux prises avec la solitude. Cette situation est loin d’être étonnante, car selon Kauffman, « 60 % des moins de 65 ans pensent que la solitude est un grave problème pour les plus de 65 ans, alors que les plus de 65 ans eux-mêmes ne sont que 12 % à le penser ». Néanmoins, chacun des répondants était en mesure d’identifier des individus isolés dans son entourage : un parent, un ami, un voisin. La psychologue Cecilia H. Solano explique que les gens participant à de telles études sont susceptibles de répondre de façon à préserver leur égo. Elle mentionne également que certains participants pourraient répondre selon ce qu’ils croient « publiquement acceptable ».Yves Couturier
Professeur, École de travail social, Université de Sherbrooke