Les travailleuses pauvres et la conciliation famille-travail: quelles réalités temporelles?

Cahier de recherche du GIREPS no 5
Octobre 2014

Seery et Belleau

Comme le GIREPS le documente depuis maintenant 5 ans, les marchés du travail se transforment. Les emplois avec les meilleures conditions de travail s’intensifient1 (Cha et Weeden, 2014; Bianchi, 2011; Perrons et al., 2007), alors que ceux au bas de l’échelle se précarisent et créent une nouvelle classe de travailleurs pauvres (D’Amours, 2006; Noiseux, 2008) tant au Québec qu’ailleurs dans le monde (Noiseux, 2014). Les horaires atypiques (sur appel, avec quarts de travail comptant majoritairement des heures en dehors de l’horaire conventionnel du 9 à 5) sont beaucoup plus fréquents aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années (Gingras, 2012; Crespo et Rheault, 2011). Cette précarisation de nombreux secteurs d’emplois touche davantage les personnes déjà marginalisées sur le marché du travail, comme les femmes, les jeunes, les personnes immigrantes ou les personnes peu scolarisées (Noack et Vosko, 2011; Noiseux, 2011; Ulysse, 2006; Chaykowski, 2005).

Hélène Belleau

Professeure agrégée, Centre Urbanisation Culture Société, Institut national de la recherche scientifique