Recherche-action visant le développement d’un modèle d’intervention préventive en SST par et pour les préposés aux bénéficiaires en CHSLD

Les préposés aux bénéficiaires (PaB) sont au cœur des soins prodigués dans les milieux hospitaliers et gériatriques. Ils forment de loin, sur le plan numérique, le groupe le plus important de travailleurs au sein de ces établissements mais, aussi, celui chez qui on rapporte le risque le plus élevé en termes de santé et sécurité au travail (SST), et ce tant au plan physique que psychologique. Les données produites par la CNESST démontrent en effet clairement que les PaB sont les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux pour lesquels on enregistre le plus d’accidents du travail indemnisés, soit près du tiers des lésions professionnelles (LP) rapportées en 2013 dans ce secteur. Les conséquences en termes de SST pour les individus mais aussi pour les organisations qui les emploient sont très lourdes et menacent de s’accroitre, dans un contexte où on assiste au vieillissement de la population « PaB ». Grâce au soutien de l’ASSTSAS, de nombreuses mesures de prévention ont été, jusqu’ici, mises en place dans les centres d’hébergement afin de tenter de réduire les risques pour ces travailleurs. On constate cependant que les PaB ont été peu sollicités directement pour développer ces mesures ; et celles-ci n’ont pas visé des actions plus ciblées sur les contraintes organisationnelles présentes, ni sur les ressources disponibles. L’importance de mettre en place des interventions préventives en SST qui intègrent ces dimensions ne fait aujourd’hui pas de doute, mais les connaissances sur les modalités gagnantes d’intervention spécifiques à ce groupe de travailleurs, elles, sont fort peu développées. L’objectif principal de cette recherche-action consiste à développer des modalités d’interventions préventives innovantes en matière de SST qui seront portées principalement par les PaB en CHSLD, afin d’en tirer des connaissances généralisables à d’autres milieux. Des « groupes de soutien à l’intervention » (GSI) paritaires, constitués majoritairement de PaB, seront formés dans trois CHSLD touchés par des taux de lésions professionnelles importants et demeureront au centre de la démarche. Les objectifs secondaires sont de : 1) Cerner, dans les CHSLD, les facteurs de risque ainsi que les facteurs de protection présents; 2) Développer des mesures appropriées à chaque milieu pour réduire les contraintes ciblées et bonifier les ressources; 3) Documenter et évaluer le processus d’implantation de ces mesures; 4) Évaluer les effets de l’intervention sur a) l’évolution des contraintes organisationnelles; b) la participation des PaB aux processus mis en place et c) l’évolution d’indicateurs organisationnels en SST chez les PaB et 5) Produire un modèle d’intervention transférable à d’autres milieux confrontés aux mêmes enjeux, à partir des connaissances mises à jour. Méthode : Pour répondre à ces objectifs, nous suivrons la démarche d’intervention en trois phases élaborée par Goldenhar et al. (2001): développement, implantation et évaluation de l’intervention. Le devis inclut à la fois des démarches qualitatives et quantitatives. Résultats attendus : Ces travaux permettront le développement de connaissances nouvelles sur les interventions préventives en SST destinée aux PaB en CHSLD et sur les modalités de leur application. Retombées prévisibles: L’étude rendra possible le développement de connaissances solides qui auront un impact immédiat en termes de retombées. Compte tenu de sa pertinence et de son originalité – notamment l’importance accordée à la participation des PaB –, elle aura des répercussions positives non seulement pour les PaB des CHSLD participants mais, aussi, pour ceux qui œuvrent dans les autres CHSLD publics et privés conventionnés du Québec.

Co-chercheurs et/ou collaborateurs des milieux de pratique

• Nathalie Jauvin, CIUSSS de la Capitale-Nationale
• Nancy Côté, CIUSSS de la Capitale-Nationale
• Émilie Allaire, CIUSSS de la Capitale-Nationale  
• Caroline Biron, Département de management, Université Laval à Québec
• Andrew Freeman, Département de réadaptation, Université Laval à Québec
• Éric Gagnon, CIUSSS de la Capitale-Nationale  
• Manon Truchon, École de psychologie, Université Laval à Québec
• Saliha Ziam, TELUQ